FC Metz - OM : L'analyse tactique

Face à une équipe du profil du FC Metz, luttant pour le maintien et évoluant avec le même système de jeu (5-4-1) depuis le début de saison voire depuis des années, se présentent 2 types d’équipes :
- Une équipe qui vient imposer son système de jeu, ses circuits préférentiels en prenant très peu en compte la façon de jouer de l’adversaire
- Une équipe qui évolue avec un système adapté, et parfois inhabituel, aux forces et faiblesses de son adversaire
Ce dimanche soir, Jorge Sampaoli a opté pour la 2ème option.
On sait le coach argentin réputé pour ses choix tactiques et on n’était pas forcément étonné de voir ce dernier proposer un système de jeu original.
Mais, qui dit original pour les spectateurs, dit aussi original pour les joueurs qui l’appliquent…
Cette analyse tournera donc logiquement autour du système de jeu marseillais.
Nous allons essayer d’expliquer le choix tactique de Sampaoli, quels étaient les objectifs de ce système face au 5-4-1 messin, mais aussi les limites tactiques et humaines de ce système.
Du côté Messin, il n’y a plus de surprises.
Une équipe jouant avec ses armes et des joueurs obligés d’être ultra-efficaces dans les principes de jeu basiques que sont les gestes techniques simples, l’impact physique et la concentration.
Hier soir, tout n’a pas été parfait du côté grenat.
Mais la balance « forces/faiblesses » est toujours restée assez équilibrée ce qui a permis aux Messins d’avoir des opportunités.
Un FC Metz qui terminera encore ce match avec des regrets puisqu’il le perdra sur des fautes de marquage individuel et sur un manque d’agressivité défensive punie par Milik.
OM : UN PLAN DE JEU OFFENSIF A LA MANCHESTER CITY REVISITE A LA SAUCE MARSEILLAISE
En phase d’attaque placée, on pouvait observer un système de jeu marseillais possédant des points communs avec le mécanisme offensif de Pep Guardiola et Manchester City.
En phase de relance, on observait différents mouvements chez les milieux de terrains marseillais :
- Les defs centraux Saliba et Caleta-Car formaient un triangle avec la sentinelle Kamara pour effectuer la 1ère
- Les milieux relayeurs Guendouzi et Gerson se déplaçaient sur les côtés dans le but de se sortir de la densité défensive de l’axe messin et se rapprocher de leurs ailiers pour mettre la pression sur les pistons messins, clés habituelles de leur équipe.
- Les défenseurs latéraux P.Gueye et Lirola rentraient à l’intérieur du terrain pour profiter des lignes étirées par les déplacements de leurs milieux.
Des milieux relayeurs excentrés et des défenseurs latéraux se transformants en milieux centraux ajoutés à des ailiers rapides et un faux numéro 9 (Payet), on retrouve bien les caractéristiques du Manchester City de Guardiola.
Bien évidemment, la comparaison n’est que tactique puisqu’il est compliqué d’égaler les performances de City tant les joueurs qui composent son effectif sont forts.
Il est identifié depuis un bout de temps que le bloc messin gère difficilement son retard défensif lorsqu’un décalage est créé par l’adversaire.
Le plan de jeu de Sampaoli provoquant beaucoup de mouvements chez ses joueurs (ce qui justifie la non-titularisation d’un profil comme Milik), on observait pas mal de décalages créés et cela permettait aux Marseillais de se créer des occasions et d’obtenir de nombreux coups de pieds arrêtés, signes de retards défensifs messins.
C’est d’ailleurs sur le 4ème ou 5ème corner obtenu que l’OM ouvrira le score. (0-1, 26ème, Bakambu)
Face à des Messins en place, les Marseillais devaient absolument être justes techniquement pour bouger le bloc adverse.
A chaque erreur technique, chaque perte de balle, on les a sentis en difficulté défensive car se retrouvant avec un bloc complètement désorganisé.
C’est d’ailleurs la limite principale du système de jeu de Sampaoli puisqu’offensivement, il nécessite la projection d’au moins 6 ou 7 joueurs.
Avec une charnière centrale aussi lente de Caleta-Car et Saliba, on a vu une défense marseillaise en difficulté lorsque les Messins réussissaient à rapidement se projeter vers l’avant et trouver la profondeur.
Heureusement pour eux, les joueurs de Sampaoli ont réussi à s’en sortir sans trop de dégâts face à des Messins trop justes techniquement, dans la plupart des cas, pour mener leurs actions au bout.
En seconde période, on a senti un OM un peu enclin à continuer d’appliquer le plan de jeu de son coach.
C’est pour cette raison, que Sampaoli a utilisé l’entrée de Milik pour offrir à ses joueurs un vrai avant-centre, un point d’appui permettant d’appliquer une pression constante sur la défense adverse.
Un joueur ayant le sens de la présence dans la surface pour terminer des attaques placées plus « classiques ».
Un choix payant puisque le Polonais offrira la victoire aux siens avec un vrai but d’avant-centre convertissant un manque d’agressivité des Messins. (1-2, 82ème)
LA CLE TACTIQUE DU FC METZ : AGRESSIVITE, RECUPERATION DE BALLE ET TRANSITIONS OFFENSIVES RAPIDES
Avec son système de jeu habituel, en 5-4-1, Frédéric Antonetti ne nous surprend plus et fait avec ce qu’il a.
Comme évoqué en introduction, ce système de jeu nécessite d’être bon sur les principes de jeu basiques du football.
Et, en observant le FC Metz évoluer depuis un bon moment, on peut affirmer que leurs performances dépendent souvent du respect, par les joueurs, de ces principes de jeu.
Face à l’OM, Metz a perdu son match à cause de d’erreurs grossières telles que des fautes de marquage sur coup de pied arrêté et d’un déficit d’agressivité à u moment clé du match.
On ne peut clairement pas affirmer qu’hier soir, le FC Metz a été inférieur à son adversaire, 2ème de Ligue 1.
Malheureusement, et le classement des Grenats le prouve, ces erreurs sont récurrentes cette saison.
Refermons la parenthèse défensive et occupons-nous maintenant des clés offensives messines, surtout offertes par les portes ouvertes du système de jeu de Sampaoli.
Comme expliqué plus haut, la stratégie marseillaise demandait une prise de risque numérique et surtout une justesse technique que les Marseillais n’ont pas toujours eue.
Face à cette problématique, les Messins ont mis, comme à leur habitude, de l’impact sur l’adversaire.
Cela leur a permis des récupérations de balle, malheureusement, plutôt basses du fait de la hauteur du bloc messin.
Avec un seul attaquant, Mafouta, il était difficile de parcourir autant de distance vers le but de Lopez sans être rattrapé par les replacements défensifs marseillais.
Malgré tout, les Messins ont réussi à profiter du travail de la recrue messine dont la relation avec Boulaya a permis de trouver de la profondeur et se créer des occasions.
« Obligés » de jouer avec un bloc bas, les joueurs d’Antonetti ont logiquement vu leur nombre de récupérations hautes limitées.
Ce qui est un peu regrettable puisque c’est sur une de ces récupérations dans le camp olympien que Maiga égalisera face une défense marseillaise complètement à l’envers, comme à chaque perte de balle, car, cette fois, n’ayant pas eu le temps de se replacer (1-1, 52ème)
Le FC Metz a eu assez peu de phases d’attaques placées.
Nous avons pu observer Boulaya, seul électron libre entre les lignes adverses, déserter son côté gauche (lorsqu’il défendait), ce qui isolait offensivement le piston gauche messin Fali Candé.
C’est donc logiquement que les attaques placées messines se sont concentrées sur le côté droit, celui de Delaine.
Face à Pape Gueye, qui n’est pas un latéral de métier, et au faible travail défensif de Bakambu, on a senti que ce côté « faible » marseillais pouvait être une seconde clé messine et qu’il y’avait quelque chose à faire.
Malheureusement, les Messins n’ont également pas réussi à convertir les actions créées sur ce côté.