FC Metz 2-2 Olympique de Marseille

 

Une semaine après une sévère, mais juste, défaite à Rennes, le FC Metz retrouvait la Ligue 1 à domicile en recevant une équipe déjà bien malade : l’Olympique de Marseille tout juste éliminée (traumatisée ?) de la Ligue des Champions.

Si l’affiche ressemblait à un match de gala, les 2 équipes se présentaient sur le terrain avec un besoin de points, de certitudes, mais surtout de corrections urgentes.

Si Marcelino changeait d’hommes sans changer de système (semaine européenne d’un match tous les 3 jours oblige), Böloni changeait quelques hommes, mais modifiait surtout son système de jeu afin de monter un bloc pas assez bon défensivement pour jouer bas.

Nous verrons ce qu’a mis en place le coach roumain.

Pour nous, spectateurs et téléspectateurs, ce match fut rempli de ce que l’on aime : buts, cartons, suspense, rythme.

Pas sûr que les coachs, et les joueurs, soient satisfaits étant donné le nombre d’erreurs techniques et tactiques.

Le FC Metz n’aura jamais été aussi bon qu’au moment où il a joué à 10 et a encore été pénalisé par des erreurs vues à Rennes, en L2 et il y’a 2 ans.

Quant à l’OM, on ne s’attendait pas à ce qu’une petite fissure la fasse éclater en petits morceaux et perdre le fil d’un match qu’elle aurait dû maitriser.

 

FC Metz : Ce qu’a changé Böloni par rapport au match de Rennes, avantages et limites de ce système de jeu.

 

En interview d’après match, la semaine dernière, le coach messin expliquait que son équipe était en apprentissage de la L1 et allait devoir apprendre vite.

Effectivement, après une large défaite dont les buts sont quasiment tous identiques, on ne peut qu’être d’accord avec lui.

Même si les dynamiques de Rennes et de Marseille sont différentes, on peut imaginer que Böloni a préparé son plan de jeu pour faire face aux mêmes caractéristiques adverses que sont : supériorité technique, mobilité des milieux, vitesse des attaquants.

Face à Rennes, le FC Metz proposait un système en 4-2-3-1 avec deux milieux défensifs bien en place et un bloc bas très serré.

Ce Vendredi, face à l’OM, les Grenats se sont présentés en 4-1-4-1 avec le seul N’Doram en sentinelle, J-Jacques monté d’un cran.

Ce changement marquait une certaine ambition puisqu’elle donnait un élément offensif en plus et, donc, un soutien en plus à Mikautadze.

Aussi, Koffi Kouao beaucoup trop juste, à tous les niveaux et surtout celui de la Ligue 1, était relégué sur le banc.

Si l’on a pu voir que le bloc messin était 15 à 20 mètres plus haut que la semaine dernière, on a vite observé une équipe coupée en deux, surtout lorsque les éléments offensifs pressaient.

En effet, sur les phases de relances basses de l’OM, on voyait les quatre milieux + MIkautadze presser haut pour gêner la relance adverse et les 4 défenseurs + la sentinelle N’Doram rester en place 20 mètres derrière.

Aussi, les latéraux ne participaient presque pas aux attaques de leur équipe.

A partir de ce moment, il était interdit, pour le FC Metz, de se tromper dans le pressing sous peine de subir des transitions rapides, l’un des points forts des joueurs de l’OM.

Et pendant toute la première mi-temps, force est de constater que le FC Metz n’a pas réussi à presser correctement car pas réussi à presser collectivement.

On a retrouvé, ce que l’on a observé chez les défenseurs messins à Rennes, des déplacements à contre-temps.

Et malheureusement, un trop grand nombre de décalages se sont créés et les Marseillais ont pu relancer trop facilement et se projeter rapidement.

Pourtant, lorsque le pressing a fonctionné, les Messins ont automatiquement mis en danger les Marseillais car déjà à 5 dans les 30 mètres du but de Pau Lopez.

Face à une équipe qui montre tant de signes de fragilité ces dernières semaines, le choix de Böloni d’aller presser, de poser une pression sur l’adversaire, était donc très juste.

 

FC Metz : 4-1-4-1, un système de jeu qui rabat les cartes au niveau des rôles et des missions de chacun.

 

Seul au milieu de terrain, N’Doram ne pouvait plus dézoner pour aller soutenir ses défenseurs latéraux lorsque ces derniers se retrouvaient face aux latéral et ailier adverses.

Impossible pour lui de libérer l’espace devant sa défense, zone qui peut faire beaucoup de dégâts.

De ce fait, cela obligeait les milieux latéraux messins, Sabaly et M’Baye, à faire plus d’efforts défensifs pour aller aider leurs latéraux.

Ce que ces derniers n’ont pas fait.

Cela a mis le FC Metz dans le dur pendant pratiquement toute la 1ère période.

Premièrement illustré par le carton jaune de N’Doram dès la 9ème minute, ce qui a forcément changé l’impact défensif de son match (forcément dommage lorsqu’on est la seule barrière défensive devant sa défense).

Ce carton signifie qu’il a dû aller casser une relance marseillaise suite à un pressing raté de ses 5 coéquipiers offensifs, mais aussi qu’il n’a pas encore corrigé ses interventions maladroites.

Deuxièmement illustré par l’ouverture du score de l’OM que l’on va un peu décomposer pour mettre en lumière les manquements défensifs des deux milieux latéraux messins.

Clauss, actif sur son côté droit se retrouvant face à Candé, cela obligeait le latéral gauche à aller chercher le Marseillais haut pour laisser le temps à son ailier, Sabaly, de se replacer.

Candé a illustré à lui tout seul la tendance qu’ont les Messins à mettre du temps à sortir sur le porteur de balle lui laissant trop de liberté pour déclencher une passe.

Sabaly ayant eu le temps de se replacer, on le retrouvait en position de latéral gauche.

Le Sénégalais va se faire prendre dans le dos par une passe en profondeur qui permettra une passe décisive pour le buteur Soglo (0-1, 14ème), laissé seul au second poteau entre :

  • Le latéral droit Colin, comme ses collègues défenseurs et comme d’habitude, accaparés par le ballon plus que par l’adversaire
  • Le milieu droit M’Baye positionné à 35 mètres de son but

On remarquera que Sabaly et M’Baye sont beaucoup plus explosifs dans la moitié de terrain adverse que dans leurs trente derniers mètres, ce qui marque plutôt un problème d’attitude que de moyens.

Et ils nous ont montré assez de très belles choses offensivement pour que cela soit souligné.

 

OM : Une instabilité déjà importante, et inquiétante, dès le début de saison.

 

Parlons un peu de Marseille quand même.

C’est tout de même pour voir jouer l’OM que ce sont déplacés une bonne partie du public de Saint-Symphorien !

On pense surtout à toutes ces personnes qui ont eu des imprévus de dernière minute et qui ont mis en vente leurs billets sur Facebook (plus chères évidemment, les temps sont durs !)

Marcelino maintenant son 4-4-2 avec deux milieux centraux et deux attaquants se tournant autour.

Cherchant à repartir de derrière pour créer un décalage sur le pressing messin, les Marseillais ont souvent réussi leur mission.

Souvent en avance, ils se sont appuyés sur des principes de bases comme la participation offensive de leurs latéraux Clauss et Lodi pour appuyer leurs ailiers.

Aussi, on observait une complémentarité entre les deux milieux centraux Kondogbia et Rongier.

En effet, l’un des deux joueurs se projetait et le second restait en place.

Leur volume de jeu leur permettait de rapidement se replacer en cas de perte de balle.

Avec une telle possession de balle, en supériorité numérique, les Marseillais auraient objectivement dû gagner ce match.

Ils en prenaient la direction jusqu’à la prise de risque de Sabaly et cette frappe déviée.

La faute à pas de chance qui va complètement déstabiliser les Marseillais qui encaisseront rapidement un second but « interdit » puisque pris sur corner.

Entre le buteur de l’équipe adverse laissé complètement seul au second poteau avant même que le corner ne soit tiré et la faute de Pau Lopez, il était impossible pour les Marseillais d’espérer autre chose.

Et ces derniers, face à un bloc redescendu suite à l’exclusion de Lô, ont eu toutes les peines du monde à reprendre des initiatives, à reprendre le contrôle du match tout simplement face à un adversaire annonçant très vite que le match nul lui convenait autant qu’une victoire.

 

FC Metz et OM : Pas si différents ?

 

Il est évident de dire que le FC Metz et l’Olympique de Marseille n’ont pas les mêmes objectifs pour cette saison 23-24 de Ligue 1.

Pourtant, ces deux équipes ont montré, en cette reprise, une caractéristique commune : le déséquilibre de leur balance attaque / défense.

Dans cette analyse, nous avons vu l’ambition, l’énergie mise offensivement de chacune de ces équipes.

Avec plus ou moins d’efficacité, mais force est de constater qu’avec un total de 22 frappes pour l’OM et de 10 pour les Grenats, il y’a eu de quoi se faire plaisir.

Mais, défensivement, entre les :

  • Marquage très larges
  • Manque de replacement défensif des joueurs offensifs
  • Pertes de balles et joueurs restants au sol « blessés » pénalisant leur équipe
  • Fautes de main ou de placement des gardiens

On retrouve beaucoup trop de lacunes qui font pencher la balance du côté défensif.

Le résultat du match avec deux buts marqués et encaissés par équipe l’illustre parfaitement.

Du côté Marseillais, plus expérimenté et talentueux, il faudra être plus fort psychologiquement pour garder la main sur leurs matchs et les remporter.

Du côté Messin, le maintien est inenvisageable sans les basiques qui leur permettront ne plus encaisser autant de buts étant donné qu’ils en marqueront peu.