PSG 2-0 Borussia Dortmund

 

Le PSG faisait sa rentrée européenne, à la maison, face au Borussia Dortmund dans une poule annoncée comme la plus difficile de la compétition.

Nouvelle saison et énième révolution pour l’équipe parisienne avec un nouvel entraineur, de nouvelles recrues et un effectif dégraissé de joueurs cadres comme Neymar, Messi ou encore Verratti.

Inégaux depuis la reprise en Ligue 1, les Parisiens étaient donc forcément attendus pour le premier match d’une compétition servant, aux observateurs, de baromètre depuis l’arrivée des Qataris.

Malgré les changements de coach et un recrutement « différent », semblant plus cohérent que les saisons précédentes, on a pu observer que les matchs du PSG se ressemblent :

  • De la possession de balle, des prises de risques nécessaires et la problématique de l’utilisation de cette même possession
  • Un adversaire avec un plan de jeu adapté d’outsider et donc un bloc bas et l’objectif de rapidement se projeter vers l’avant

Nous allons donc voir ensemble quel plan le coach du Borussia a mis en place et quelles ont été les clés du PSG pour aller chercher une victoire importante puisque les deux autres équipes du groupe, l’AC Milan et Newcastle, se sont neutralisées.

 

 

Borussia Dortmund : Quel plan le coach Terzic a-t-il mis en place pour gêner le PSG ?

Le coach du BVB proposait un système en 5-3-2.

Le choix des 5 défenseurs pouvait s’expliquer par la lenteur de ses défenseurs centraux face à la gestion de joueurs offensifs adverses très rapide comme M’Bappé, Dembele, Kolo Muani…

3 défenseurs centraux pouvant couvrir leurs latéraux, pouvant se couvrir les uns les autres, en réduisant le risque d’ouvrir des espaces entre eux, dans lesquels des joueurs adverses pourraient se projeter.

Aussi, dans son 5-3-2, Terzic faisait le choix de placer deux attaquants véloces afin de donner la possibilité d’une transition offensive rapide et surtout de mettre en difficulté une défense centrale parisienne en déficit de vitesse et notamment la recrue Skrijnar.

Les attaquants étaient généralement suivis par 2 à 3 coéquipiers.

On a d’ailleurs pu voir, dès la 30ème seconde, une récupération de balle, un lancement en profondeur d’Adeyemi sur le côté Skrijnar-Hernandez et un premier corner obtenu.

Généralement, cette façon de procéder – bloc bas, récup basse, transition rapide – est la façon de faire des équipes jouant le PSG.

Défensivement, on notait l’attitude des joueurs allemands qui respectaient les consignes de leur coach en orientant leur corps, face au porteur du ballon parisien, vers l’extérieur du terrain.

L’objectif était clairement de forcer la première relance parisienne vers les zones latérales et couper ce qui fait la force des parisiens : les relayeurs du milieu de terrain.

De manière générale, ce sont ces joueurs qui dynamitent les attaques placées du PSG et provoquent les décalages dans les blocs adverses.

On a pu observer que ce plan a fonctionné puisque les Parisiens ont eu du mal à développer des attaques placées efficaces en première mi-temps.

Le PSG a eu de longs temps de préparation et a rarement trouvé des ouvertures dans le bloc allemand en première période.

Il est alors passé sur les côtés et notamment le côté droit où la connexion Hakimi-Dembélé a mis 45 minutes à se mettre en place, notamment plombé par les carences techniques de Dembélé au niveau des passes.

Aussi, les prises de risques parisiennes, au niveau des relances axiales, ont amené les Allemands à récupérer des ballons dans leur camp et rapidement lancer leurs attaquants.

On constate que le Borussia s’est procuré 14 occasions et obtenu 7 corners, ce qui est une preuve de la pertinence du plan de jeu proposé par leur coach.

Malheureusement pour eux, il leur aura manqué l’efficacité aux moments clés puisqu’ils n’auront cadré qu’un seul tir. Trop peu pour espérer quoi que ce soit.

A partir du moment où ils ont encaissé le premier but, les choses ont logiquement changé puisque les joueurs du Borussia ont été obligés de prendre plus de risques et donc de desserrer leur bloc voire changer de système à 20 minutes de la fin, en passant sur un 4-4-2 en losange.

 

La première clé du match  du PSG : le dépassement de fonction

Avec son classique 4-3-3, le PSG avait donc la possession du ballon et devait trouver les clés pour déverrouiller le bloc bas du BVB.

Comme évoqué plus haut, les Parisiens avaient du mal à développer leurs attaques placées.

Ce qui a changé les choses, comme bien souvent face à ce type de bloc, c’est le dépassement de fonction de certains joueurs parisiens.

Les déplacements, les changements de zones, permettent de dérouter des adversaires dans leur zone de confort défensif.

C’est souvent ce qui plombe le PSG dans ses matchs de Ligue 1.

Par manque d’envie souvent, parfois de qualité, les Parisiens ne mettent pas l’intensité nécessaire pour bouger leurs adversaires et, parfois, il suffit en face d’un attaquant dans un bon jour, comme le Niçois Moffi, pour planter 2 buts et gagner le match.

Cette saison, on peut se dire que le PSG a, par son mercato, semblé vouloir se séparer d’un maximum de joueurs n’ayant pas envie de se bouger sur le terrain, de jouer collectif, quitte à se séparer de ceux qui vendent beaucoup de maillots ou amènent beaucoup de sponsors.

Ce Mardi, on a pu observer un PSG dans un état d’esprit adapté avec des joueurs semblant privilégier le collectif plutôt que l’individualisme.

Des dépassements de fonction, donc, qui ont permis de faire la différence :

  • Lorsque M’Bappé quittait son couloir gauche pour se réaxer et se rapprocher de Kolo Muani et ainsi concerner la charnière centrale presque en 1 contre 1
  • Vitinha dézonant dans la zone laissée libre par M’Bappé et se libérant souvent du marquage
  • Hakimi et ses montées incessantes, et parfois plus axiales étant donné que son ailier Dembélé et aussi capable de faire la différence sur le côté

 

Les deux buts du matchs sont d’ailleurs le fruit des dépassements de fonction de ces 3 joueurs que l’on retrouve, à la conclusion des deux actions, dans des zones qui ne leurs sont pas attitrées au coup d’envoi.

Ces déplacements ont complètement retourné le bloc du Borussia qui était complètement en retard défensivement.

Et l’on sait que lorsque les Parisiens ont au minimum un temps d’avance sur leur adversaire, cela se termine généralement par une action très franche.

 

2ème clé du match du PSG : le contre-pressing et récupérations hautes et donc la mise en lumière du joueur Manuel Ugarte

Ce qui permet souvent de dérouter un bloc défensif bas, c’est le contre-pressing, à la perte de balle, le plus haut possible dans le camp adverse.

Pourquoi ?

Parce que dans le plan de jeu de ce type de bloc, et dans le cas du Borussia ce Mardi, c’est à la récupération de balle qu’ont eu lieu les prises de risques.

Ce qui signifie que c’est lors de ces phases de jeu que le bloc du BVB s’ouvrait.

Afin de profiter de ces ouvertures, le PSG devait donc appliquer un contre-pressing efficace afin de récupérer le ballon le plus vite et le plus haut possible.

Lorsque cela arrivait, les Parisiens devaient mettre beaucoup de vitesse et de justesse technique pour terminer les actions le plus vite possible.

Vers la demi-heure de jeu, le PSG a d’ailleurs eu un temps (très) fort grâce à plusieurs récupérations hautes d’affilée et notamment grâce à leur sentinelle Ugarte.

A 22 ans et 60 millions sur les épaules, l’Uruguayen a montré une vraie capacité d’anticipation et une bonne agressivité permettant de tuer dans l’œuf  les transitions adverses mais surtout de récupérer le ballon assez haut pour permettre à ses coéquipiers de se créer des occasions.

De manière générale, la nouvelle sentinelle parisienne a apporté une sécurité défensive qui a permis de libérer ses coéquipiers du milieu, Vitinha et Zaire-Emery, pour leur permettre de se concentrer sur leur apport offensif, créant des dépassements de fonctions et donc des occasions de but.

 

PSG : Le point sur certaines recrues

Messi, Neymar et Verratti out, les recrues parisiennes sont les symboles du nouveau (encore) projet parisien semblant vouloir privilégier la cohérence plutôt que l’extravagance.

Il est donc évident que celles-ci sont attendues au tournant.

Nous avons évoqué le cas Ugarte.

Skrijnar et Hernandez ayant rendu des copies propres, boulot minimum fait, nous ne nous attarderons pas.

Evidemment, les yeux se tournent vers les recrues offensives, les Français Kolo Muani et Dembele censés remplacer Messi et Neymar.

Dans le cas de Kolo Muani, on a pu observer que ce profil de joueur était bénéfique pour le plan de jeu du PSG.

En effet, avec un « vrai » avant-centre, qui ne va pas chercher le ballon plus bas, qui ne va pas dézoner, faire 4-5 touches de balle, le PSG peut réellement peser sur une défense centrale adverse ce qui est hyper important dans l’approche tactique des adversaires.

Face à Dortmund, Kolo Muani n’a pas brillé, a souvent été maladroit, mais son rôle a permis de mettre en lumière ses coéquipiers.

On n’avait pas vu un joueur offensif faire cela au PSG depuis un long moment.

Quant à Dembele, c’est le seul joueurs parisien qui a semblé ne pas s’aligner sur le niveau de ses coéquipiers et le collectif de son équipe.

Il a fait du Dembele, celui qu’on connait depuis qu’il a éclaté en Ligue 1, vitesse et dribbles, mais n’a jamais bonifié ces qualités en réussissant une passe après avoir fait la différence.

Avec des coups de pieds arrêtés tous ratés, bonifier ses qualités de vitesse sera clairement la mission de Luis Enrique pour que le PSG soit performant offensivement.

Malgré tout, on aura vu un Dembele et plus généralement un trio d’attaque participant au travail défensif de son bloc et, c’est peut-être ce qui aura changé le plus grâce aux départs de Messi et Neymar.

Comme toutes les saisons du PSG, nous verrons si cela durera dans le temps.