Manchester City 4-3 Real Madrid

 

Des deux demi-finales de cette Champions League 2022, ce City-Real était l’affiche la plus alléchante.

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on en a eu pour notre argent, que ce soit l’argent d’un abonnement TV ou IPTV !

Il n’y a pas grand-chose de nouveau à dire, à analyser, sur le plan de jeu des deux équipes.

On a vu un City jouer et appliquer à la perfection le plan offensif de Guardiola qui fait travailler des joueurs recrutés pour cela depuis des années.

Mais si, offensivement, les Anglais ont été performants, ils se sont trahis défensivement.

En face, et comme contre le PSG et Chelsea, le Real est venu défendre avec un bloc bas.

Et une nouvelle fois, malgré un début de match calamiteux, les Espagnols s’en sont sortis.

Le Real tombe, se relève, tombe, se relève, encore et encore.

On se demande encore comment ils font et on se demande s’ils le feront jusqu’au bout.

En tout cas, on a hâte d’être au match retour.

 

Manchester City : Un écart trop important entre leurs performances offensive défensive.

Pep Guardiola proposait son classique 4-3-3.

Offensivement, on a tout de suite observé la pression habituelle mise par les Anglais lorsqu’ils jouent à domicile.

La possession et un bloc très haut pour étouffer l’adversaire d’entrée et pousser son bloc le plus proche du but de Courtois.

Une proximité favorisant le contre-pressing et les récupérations hautes dans le camp espagnol.

Face à un bloc bas, l’importance des récupérations hautes permet de pouvoir déclencher une attaque dans un bloc déséquilibré, car en phase de relance offensive.

Il aura fallu deux minutes aux Sky Blues pour ouvrir le score grâce à une récupération de balle haute de Rodri, un centre de Mahrez, et une projection du buteur Kevin De Bruyne. (1-0, 2ème)

Le 3ème but est aussi l’illustration d’une récupération de balle, dans le camp du Real, en phase de relance et donc déséquilibré.

La perte de balle est rendue possible par une mauvaise passe de F.Mendy sur le côté gauche.

A l’opposé, le latéral droit Carvajal avait déjà mis de la largeur pour proposer une solution de renversement de jeu.

Ce déplacement offensif le mettra en retard de 5 mètres lorsque Foden reprendra le ballon pour marquer. (3-1, 53ème).

Dans le jeu, en phases d’attaque placée, on a aussi pu profiter de toute l’étendue du travail tactique de Guardiola appliqué par des joueurs de talent.

Avec 60% de possession, on a pu observer ce que City fait de mieux avec le ballon.

Il est hyper intéressant d’observer les Sky Blues évoluer en attaque placée car on voit 10 joueurs de champ en perpétuel mouvement.

Si l’on découpait le camp du Réal en 9 cases de même taille, on aurait pu constater que chaque case est toujours occupée par un joueur de City.

Si un joueur quitte cette zone pour faire un appel, ou lors d’une conduite de balle, un coéquipier vient se placer dans la case quittée.

Parfois, cela a même permis à certains joueurs d’effectuer des passes à l’aveugle tant il était évident pour eux qu’un coéquipier se trouvait dans la zone recherchée.

Cette philosophie tactique provoque donc un perpétuel mouvement de la part des Anglais, une arme fabuleuse face à n’importe quel adversaire.

On a donc pu observer les défenseurs latéraux en position de n°6, les milieux offensifs en « mode » ailiers, etc

Souvent, City évoluait en 2-3-2-3.

On a également vu les classiques triangles de jeu formés par les latéraux + milieux + ailiers.

Ces triangles, auxquels on ajoute le positionnement axial de Rodri, ont forcé les milieux du Real à défendre dans l’axe.

Cela a notamment permis à Mahrez de centrer sur le 1er but et à De Bruyne de centre sur le second but. (2-0, 11ème, G.Jesus)

En effet, après une phase de préparation de son équipe et une remise de Foden après un jeu long, le Belge a pu déclencher son centre sans aucune pression espagnole car les milieux centraux Kroos et Valverde étaient « occupés » défensivement dans l’axe du terrain par d’autres joueurs de City.

Le 4ème but de City sera une masterclass puisqu’il adviendra après une possession de balle d’1 mn 48 et 31 passes.

Le décalage qui permettra d’arriver jusqu’au but sera une nouvelle fois causé par le positionnement « comme un milieu central » du latéral gauche Zinchenko. (4-2, 74ème, B.Silva)

Défensivement, le plan de jeu de Guardiola a été de former un bloc en 4-4-2 avec un pressing très haut.

L’objectif était bien évidemment de récupérer le ballon haut et, à défaut, de relancer le plus long et le moins proprement possible.

Les Anglais ont été performants à ce niveau.

En revanche, ils se sont mis en difficulté sur certaines prises de risques lors des phases de relance.

Comme le Real, à la perte de balle, les Anglais subissaient des attaques dans un bloc déséquilibré par leur tentative de projection offensive comme sur le 1er but de Benzema et le retard de Zinchenko pris, à l’intérieur, par Benzema.

Mais City a surtout été puni par des erreurs individuelles.

Un combo sur le but de Vinicius :

  • Fernandinho qui ne prend pas le recul nécessaire sur Vinicius pour compenser son déficit de vitesse

 

  • Laporte qui reste dans l’axe sans mettre de pression sur l’ailier brésilien pendant ses 50 mètres de course

 

Sur le pénalty de Benzema, un coup franc évitable sur lequel Aymeric Laporte fera une main dont on se demandera encore longtemps quel était son projet en levant le bras aussi haut.

En plus de ne pas avoir su tuer le match avec un troisième but, City a laissé trop de possibilités au Real qui est une équipe qui te mange le bras entier si tu lui tends à peine le petit doigt.

 

La clé tactique du Real : La hauteur du bloc.

Carlo Ancelotti proposait son système en 4-3-3 avec un triangle pointe basse qu’était Toni Kroos.

Comme évoqué plus haut, le Real se présentait avec un bloc bas traduisant une volonté de subir et de jouer sur leur capacité de 1ère relance et de transition offensive rapide.

Pendant les 30 premières minutes, les Espagnols ont été en difficulté face aux assauts de City.

A la récupération de balle, il était compliqué pour eux, que la 1ère relance soit réussie ou non, de pouvoir garder le ballon et de mettre en difficulté les Anglais.

Cela était dû à une hauteur de bloc trop peu importante pour mettre la pression sur les défenseurs de City.

On voyait d’ailleurs Benzema effectuer de grands gestes pour demander à ses coéquipiers de monter le bloc et de le soutenir dans ses déplacements.

Pourtant la clé du match du Real était bien celle proposée par le Français car son 1er but est le fruit d’une récupération haute de Modric dont le duel gagné face à Mahrez aura libéré le centreur, F.Mendy. (2-1, 33ème, Benzema).

Cette hauteur, retrouvée, du bloc du Real a parfois mis en difficulté les Espagnols car cela a augmenté la distance entre leurs lignes et a favorisé City dans ses sorties de balle.

Des transitions offensives rondement menées par des Anglais capables de remonter le ballon en une touche de balle.

Ce qui a sauvé les Espagnols, c’est que dans ces situations de jeu, City n’a pas su les punir.

Et ce qui les a également sauvés, c’est leur capacité mentale à tenir les chocs défensivement et à se créer des occasions franches pendant leurs rares temps forts : 11 tirs dont 5 cadrés avec seulement 40% de possession.