Milan AC 2-1 PSG

 

La Ligue des Champions a cette particularité, pour les 3ème et 4ème matchs de poule, de voir deux équipes se rencontrer à deux semaines d’intervalle.

Une période assez courte pour rester « à chaud » mais assez longue pour tirer les leçons du match aller et travailler son approche tactique.

Dans le cas du Milan AC, après cette défaite sèche concédée au Parc, il était essentiel de changer les choses pour rester en vie dans cette Champions League mais aussi et surtout sortir la tête de l’eau dans une période compliquée (dernière victoire le 07 Octobre).

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le coach Pioli et ses joueurs ont changé des choses par rapport au match perdu à Paris.

Ils ont évidemment changé d’approche tactique mais surtout, ils ont changé d’attitude et ont mis l’impact et la discipline qui leur avaient cruellement manqués.

Le PSG de Luis Enrique est un PSG fragile lorsqu’il se fait bousculer, encore plus loin de ses bases.

Mais pour le bouger, il ne faut avoir de failles ni dans la discipline de son bloc, ni dans l’impact physique, ni dans la qualité technique.

Bref, il faut faire le match quasi parfait pour, non pas écraser Paris, mais pour le battre sur des détails.

C’est, hier soir, ce qu’ont réalisé les joueurs du Milan AC.

Nous allons voir ensemble ce qu’a mis en place le coach milanais et ses joueurs clés.

Aussi, nous verrons le plan de jeu que les joueurs de Luis Enrique se sont acharnés à tenter de mettre en place, qui n’a pas fonctionné face au bloc milanais, et qui ne fonctionnerait encore pas si le match avait eu lieu toute la nuit.

 

 

MILAN AC : Ce qui a changé tactiquement par rapport au match aller

Perdre 3-0 n’est jamais un hasard.

Stefano Pioli, comme évoqué dans l’introduction, a donc dû travailler une nouvelle approche tactique pour ce match retour crucial contre le PSG.

Hier soir, le coach italien a proposé un système de jeu avec 4 défenseurs et 2 milieux plus défensifs pour renforcer son assise axiale.

Surtout, il a enfin pu compter sur le retour de Loftus-Cheek pour profiter d’un milieu central capable de mélanger la qualité technique d’un relayeur et l’impact physique d’un vrai milieu de terrain.

Un milieu box-to-box.

Nous y reviendrons plus tard, dans le chapitre dédié aux joueurs clés du Milan.

Ce qui a contrasté avec le match au Parc des Princes, c’est que l’on a observé un bloc milanais placé plus bas, médian-bas.

Et surtout un bloc qui n’a pas appliqué de pressing haut sur son adversaire parisien, restant en place à 30-35 mètres des buts de Mike Maignan.

Lors des défaites parisiennes, on a souvent pu observer des adversaires, comme Newcastle, aller chercher haut les Parisiens pour les gêner dans leurs relances, récupérer les ballons hauts et les punir.

Au match aller, Milan a tenté cette approche mais, n’ayant pas eu la bonne attitude ni l’impact nécessaire, s’est complètement planté.

A San Siro, les Milanais ont donc choisi l’option du bloc bas, laissant la possession aux Parisiens et aspirant le maximum de joueurs vers l’avant, et, à la récupération basse, partir sur des transitions rapides vers le but de Donnarumma.

Les premières minutes du match ont illustré cela : des allers-retours entre les deux camps avec des attaques placées parisiennes et des transitions milanaises.

A ce petit jeu, les Milanais ont concédé l’ouverture du score de Skrijnar mais ont réussi à rebondir sur une transition rapide de leur second joueur clé, Rafael Leao, qui réussira à amener le danger en transition offensive.

Par sa vitesse balle au pied, face à des Parisiens sur le reculoir et donc désorganisés, le Portugais a réussi à créer un décalage que les joueurs du PSG ne rattraperont pas et terminera l’action par un retourné victorieux.

Une égalisation (1-1, 12ème) qui permettra à son équipe de ne pas voir s’installer un doute qui, dans la conjoncture milanaise du moment, aurait pu casser le moral italien.

De manière générale, le Milan AC a appliqué ce qui lui a permis de marquer ce but.

Grâce à cette discipline sans faille et des joueurs clés performants (ce qui a contrasté avec la faillite des leaders parisiens), Milan a fait mal au bloc parisien sur ses transitions offensives.

Moins souvent, les joueurs de Pioli ont mis en place des attaques placées.

Celles-ci ont été déclenchées, par les deux milieux défensifs Reijnders et Musah qui, plus bas, ont attiré et fait monter Zaïre-Emery et Vitinha au pressing.

Ces déplacements défensifs des deux milieux du PSG ouvraient des espaces entre les lignes parisiennes où était souvent (bien) positionné Loftus-Cheek.

Quasiment chaque passe, vers le milieu anglais, provoquait un décalage que le bloc parisien avait beaucoup de mal à rattraper par manque de vitesse et du fait que de nombreux joueurs du PSG s’étaient projetés.

Malgré tout, refroidis par le corner victorieux parisien concédé du fait d’une prise de risque offensive, les Milanais sont restés prudents et ont limité leurs phases d’attaques placées nécessitant la participation offensive de plus de joueurs que lors de phases de contres.

 

MILAN AC : Quels ont été les joueurs clés de Stefano Pioli dans son approche offensive ?

Si l’ensemble de l’effectif du Milan AC a rendu une excellente copie, le plan de jeu offensif du coach italien nécessitait de s’appuyer sur des joueurs clés qui ont répondu présent.

 

Rafael Leao

Il a été le joueur qui, trouvé par une première relance rapide, a réussi à rapidement se projeter grâce à sa vitesse et sa technique. Aussi à créer des décalages en éliminant son adversaire direct par des dribbles. Il a porté à lui seul ce rôle d’ailier rapide étant donné la faible prestation de l’autre ailier Pulisic.

Loftus-Cheek

Il a rempli son rôle de milieu Box-To-Box, sorte de couteau suisse dans ce type d’approche tactique. Relayeur des attaques de son équipe, en restant hors du champ de vision d’Ugarte, et fort dans l’impact physique défensif pour gêner les relances parisiennes.

 

Ces deux joueurs ont créé les décalages qui ont désorienté les défenseurs parisiens.

On observe d’ailleurs que le nombre élevé de fautes parisiennes et les cartons jaunes reçus ont été provoqués, pour la plupart, par des joueurs en retard sur l’adversaire.

 

PSG : Un coach et des joueurs préférant tenter de casser le mur milanais d’une façon sans essayer de le contourner d’une autre manière

Avec un 4-3-3 classique, Luis Enrique avait mis en place un système d’attaque placée s’appuyant sur les relations entre Hakimi et Dembele à droite et M’Bappé et Vitinha à gauche.

Lors de la phase de préparation de l’attaque placée, on voyait Hakimi et M’Bappé rentrer dans l’axe afin d’apporter des solutions de passes verticales et de concentrer un maximum de Milanais dans cette zone.

Cela permettait de libérer de l’espace sur les côtés et notamment à droite pour qu’Ousmane Dembele, lorsqu’il recevait le ballon, ait le temps de le contrôler et de déclencher une prise de vitesse balle au pied, en 1 contre 1.

Dans 99% des cas, il amenait le danger de cette façon (et ça tombe bien, c’est pour cela qu’il a été recruté) et comme 99% des cas depuis son arrivée au PSG, il ratait sa dernière passe.

De l’autre côté, sevré de ballons, M’Bappé restait souvent sur son côté gauche mais ne réussissait jamais à se sortir de la prise à 2 voire 3 que les Milanais avaient mis en place sur lui.

M’Bappé aura passé son match à essayer de se sortir de cette nasse défensive tout seul plutôt que de se servir de ses coéquipiers.

Tout comme ses camarades et son coach, il s’est entêté à essayer quelque chose qui ne marchait pas.

Comme évoqué plus haut, les leaders parisiens n’ont pas répondu aux attentes.

Mais leurs coéquipiers ont aussi été légers à l’image d’un joueur comme Skrijnar qui, lui, n’a été recruté pour rien d’autre que sa taille et qui se sera fait bouger par Giroud (2-1, 50ème).

Également Hakimi si peu inspiré offensivement, et qui aura complément perdu pied défensivement face à Leao.

On relèvera d’ailleurs la simulation de blessure du latéral parisien qui va entrainer ses coéquipiers dans une sorte de léthargie défensive qui entrainera le but de la victoire.

L’illustration principale d’une attitude à revoir pour les Parisiens qui n’ont clairement pas montré ce qu’il fallait pour assurer une qualification pour le tour suivant.