FC Metz 3-2 AS Saint Etienne

 

Pour se mettre dans le bain de cette rencontre entre deux équipes reléguées de Ligue 1 la saison dernière et déjà en difficulté cette saison en Ligue 2, commençons par une question toute bête.

A quoi reconnait-on un vrai match de Ligue 2 ?

Un vrai match de Ligue 2, c’est quand :

A) On assiste à un coup-franc raté glissé tibia-malléole qui créé une occasion après que le ballon a rebondi sur 3 joueurs

B) Sur l’action suivante, le corner raté de l’adversaire rebondit sur la cheville d’un attaquant venu défendre, et loupant son dégagement mauvais pied, pour finir sous la barre de son gardien de but

C) Réponses A et B

D) A + B + C et donc la réponse D

 

 

Fini de rire, on est quand même nombreux devant notre TV, avec notre pizza, à se dire qu’on n’aurait pas craché sur une carrière en Ligue 2 au lieu de se taper les bouchons tous les matins pour aller se coltiner un manager aussi utile qu’un quatrième arbitre.

Mais les croisés… tu connais!

 

Nous allons analyser cette rencontre entre le FC Metz et l’AS Saint-Etienne.

Deux équipes arrivant tout droit de Ligue 1, et qui, théoriquement, ne sont donc pas à leur place au classement actuel.

Et pourtant, ces deux équipes ne méritent pas mieux.

 

AS Saint-Etienne : Des joueurs pas au niveau du plan de jeu pertinent de la part du coach Battles.

 

Laurent Battles proposait un système en 5-2-3 en phase offensive se transformant en 5-4-1 en phase défensive.

 

Quels étaient ses objectifs offensifs avec ce système de jeu ?

  • Mettre beaucoup de largeur, avec ses pistons, afin d’étirer le bloc messin.

 

  • Grâce à la largeur mise par les pistons, permettre aux ailiers Krasso et Chambost de rentrer dans l’axe pour proposer une solution de passe verticale entre les lignes étirées du bloc grenat.

 

Pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné ?

-> Parce que les Stéphanois ont affiché un niveau technique trop faible pour réussir leurs premières relances et leurs enchainements après avoir déclenché leur première passe.

 

-> Parce qu’ils n’ont jamais pris le temps de préparer leurs actions, jouant tous les coups à fond, caractéristique des joueurs de Ligue 2.

 

Quels étaient les objectifs défensifs de Battles et pourquoi cela n’a-t-il pas fonctionné ?

  • Bloquer les côtés, identifiés comme les points forts des attaques messines.

-> Cela n’a pas fonctionné car les 2 maillons faibles de son équipe ont justement été ses deux pistons Macon et Namri totalement à la rue et jamais aidés par leurs defs centraux.

-> Ceux-ci ont été dépassés par les ailiers adverses et inexistants offensivement.

 

  • Densifier l’axe de son milieu et de sa défense pour empêcher les relances verticales vers le meneur de jeu Jallow et surtout l’avant-centre Mikautadze et les enchainements de passes dans cette zone de jeu.

-> Si l’on cherche encore Jallow entre les lignes, on a plus vu Mikautadze travailler dans ce registre et notamment créer le décalage amenant le second but messin. (2-1, 39ème, N’Doram) réussissant à marquer au milieu de Stéphanois complètement immobiles dans leur surface.

 

2 échecs qui ont amené le coach stéphanois à changer de système de jeu à la mi-temps, passant en 4-2-3-1.

Ce changement tactique avait pour but de :

  • Donner moins de responsabilités offensives à ses défenseurs latéraux et donc évoluer avec 4 vrais défenseurs chargés de défendre et pas plus.

 

  • Evoluer avec de vrais ailiers pour calmer les montées des pistons Udol et Koffi Kouao.

 

  • Permettre à Krasso, seul Stéphanois à posséder un peu de bagage technique, d’évoluer entre les lignes.

 

Malheureusement pour ces derniers, rien de tout cela ne marchera, pire, Metz fera le break à l’heure de jeu.

 

FC Metz : Quelques basiques qui auront permis de battre une équipe plus faible, dans une Ligue 2 où seule la victoire compte.

 

Le coach Böloni proposait son classique 4-2-3-1.

Face à une équipe plus faible, et donc venue avec un bloc bas craintif, on a observé un FC Metz se présentant avec un bloc haut et de bonnes attitudes.

Cela a permis aux Messins de se créer un temps fort d’une grosse dizaine de minutes rendu possible, notamment, par la capacité de ces derniers à récupérer le ballon haut dans le camp stéphanois à coups d’impact physique et de contre-pressing.

Les Grenats ne réussiront pas à bonifier ce temps fort du fait d’un manque d’efficacité offensif, problème récurrent cette saison.

Heureusement pour eux, les faibles Stéphanois ne puniront pas ces maladresses et offriront même l’ouverture du score à leurs adversaires (1-0, 18ème, Krasso CSC)

Après avoir baissé, tous seuls, leur intensité de jeu, les Messins sont tout de même restés fidèles au plan de jeu de leur coach.

Ils ont cherché à utiliser les points forts du 4-2-3-1 – les pistons et le jeu entre les lignes – pertinents face à un bloc adverse aussi faible et peu mobile défensivement.

Le second but aura d’ailleurs pour origine un décrochage entre les lignes de Mikautadze permettant le centre d’Udol vers N’Doram (2-1, 39ème)

 

Le 3ème but concernera les mêmes acteurs :

  • Mikautadze concentrant, dans 5 mètres carrés, pas moins de 6 joueurs stéphanois attirés par le ballon.

 

  • Udol récupérant le ballon et décrochant une frappe du pied droit sans pression adverse.

 

 

Udol aura eu le mérite d’effectuer le seul « dépassement de fonction » messin, voire des 22 acteurs, ce qui le récompensera d’un très beau but (3-1, 60ème).

Le but de la victoire qui, malheureusement pour nous, permettra aux Messins de s’approprier le « luxe » de se mettre en gestion et de rendre ce match encore un peu plus triste.

Jusqu’à trouver le moyen de se mettre le feu en encaissant un second but à 2 minutes du terme. (3-2, Nadé, 94ème)

 

Pourquoi le FC Metz est, et restera, une équipe de Ligue 2 ? (Au moins cette saison)

 

Soyons honnête, on attendait autre chose qu’une 11ème place de la part d’une équipe arrivant tout droit de Ligue 1.

Seulement, le FC Metz affiche cette saison, et encore face à l’ASSE, toutes les carences qui l’ont fait descendre en Ligue 2.

Comment, alors, prétendre à une remontée en Ligue 1 cette saison ? (et les autres)

 

Le FC Metz joue toutes ses attaques à fond.

On n’observe jamais de temps de préparation avant de déclencher des attaques placées.

Les relanceurs cherchent quasiment toujours « LA » passe, même si elle est impossible, plutôt que de conserver le ballon en attendant l’opportunité dans le bloc adverse.

Idem pour les joueurs de côtés qui préfèreront foncer dans un mur avec le ballon plutôt que de le ressortir et préparer une nouvelle attaque.

De plus, on n’observe aucun dépassement de fonction permettant de dézoner et de surprendre un bloc adverse en place, ce qui est souvent le cas en Ligue 2.

En Ligue 1, le PSG (et ses moyens) est l’équipe modèle à ce niveau puisqu’elle n’hésite pas à préparer ses attaques placées avec beaucoup de patience avant de les déclencher et de les terminer en un minimum de temps.

C’est l’une des différences principales entre les équipes de Ligue 1 et celles de Ligue 2.

On aurait pu attendre ce type d’attitude de la part des Messins, dont le statut, cette saison, leur offre la possibilité d’évoluer avec la possession du ballon face à des blocs plus bas.

Or, à ce niveau, ces derniers s’alignent, à tort, sur leurs adversaires et donc justifient leur place parmi eux.

 

Les Messins ne réussissent pas à gérer les décalages défensifs

Comme évoqué à l’instant, la façon de jouer du FC Metz, combinée aux carences techniques de la plupart des joueurs, provoque de nombreuses pertes de balles dans le camp adverse.

Lorsque l’on observe les buts encaissés par les Grenats depuis le début de saison, on constate que l’origine est une perte de balle dans le camp adverse dans 80-90% des cas.

En effet, le bloc Messin est tellement étiré lors des attaques que les adversaires ont un boulevard devant eux pour mener à bien leurs transitions offensives.

Quelles sont les raisons de ces distances entre les lignes du bloc messin ?

  • La charnière centrale ne prend jamais la responsabilité de la première relance. Celle-ci est automatiquement effectuée par un milieu récupérateur qui doit descendre à leur hauteur, ce qui créé un « No Man’s Land » entre milieu et attaquants. De ce fait, cela force l’avant-centre à décrocher plus bas et les Messins terminent leurs actions à 1 voire 2 joueurs dans la surface adverse.

 

  • Cette même charnière centrale ne suit jamais le mouvement vers l’avant de ses milieux et attaquants. A la perte de balle dans le camp adverse, on les observe dans leur camp, déjà sur le reculoir

Ces deux points permettent donc aux adversaires de trouver, en 1ère relance, le décrochage d’un attaquant seul, car non suivi par la défense centrale, qui aura tout le loisir de se retourner avec le ballon et de permettre à son bloc de le suivre.

Un premier décalage qui mettra en retard défensif des Messins incapables, dans la majorité des cas, de le rattraper tant les placements défensifs sont aléatoires et jamais compensés.

Le premier but encaissé hier soir est juste catastrophique tactiquement.

En effet, après avoir forcé Giraudon à dégager long suite à un bon pressing des atatquants, la défense messine était tellement basse que le ballon a même pu rebondir une fois avant le duel aérien de Kouyaté.

Ce dernier, défenseur axial droit va intervenir près de la ligne de touche…gauche, et se faire prendre dans le dos après un 2ème ballon gagné par un Stéphanois.

Si l’on peut expliquer le placement de Kouyaté , on ne peut lui pardonner le fait de se concentrer sur le ballon, à 15 mètres devant lui, et non sur l’attaquant qui part dans son dos.

On se demande encore pourquoi celui-ci n’a pas été couvert par un coéquipier et, notamment pourquoi son arrière-droit, Koffi Kouao, au moment du dégagement de Giraudon, et surtout de la passe décisive, se trouvait à 50 mètres de son défenseur axial…

 

Une situation qui est arrivée rapidement dans le match et plusieurs fois  sans que Koffi ne soit corrigé une seule fois!

Heureusement pour eux, si la Ligue 1 punissait ce type d’erreurs, la Ligue 2 est plus clémente mais, pourtant, le FC Metz est aujourd’hui à la 11ème place à 9 points de la seconde place et possédant l’une des plus mauvaises défenses du championnat.

 

Crédits Capture d’Ecran – Youtube Bein Sport