Olympique Lyonnais 2-1 FC Metz
Olympique Lyonnais 2-1 FC Metz
Que pouvait-on attendre d’une rencontre de Coupe de France entre le 8ème de Ligue 1 et le 6ème de Ligue 2 ?
Telle était la question au moment de s’installer devant ce OL-FCM.
Ces tours de coupe ne sont jamais faciles à aborder tant la période, la météo, correspondent plus à un match de préparation qu’à une compétition.
Pourtant, pour ces deux équipes dont les objectifs en championnat semblent avoir du plomb dans l’aile, la Coupe de France représente le moyen d’aller chercher une place européenne (pour les Lyonnais plutôt) mais aussi un peu d’argent (pour les deux clubs).
Dans le cas d’une rencontre entre un « gros » et un « plus petit », l’équation se résume à ces deux inconnues :
- Comment la grosse équipe va-t-elle aborder son adversaire au niveau de la rigueur, du sérieux ?
- Quelle ambition offensive mettra l’équipe challenger étant donné qu’il est pratiquement entendu que celle-ci va proposer un bloc défensif le plus bas possible ?
A la première question, l’Olympique Lyonnais a eu la bonne idée d’être rigoureux défensivement tant ce qu’il a proposé offensivement a été pauvre.
A la seconde question, le FC Metz n’a pas proposé grand-chose offensivement et a perdu sur deux erreurs défensives plus qu’évitables.
Ce qui est doublement décevant car si perdre contre plus fort que soi est « normal », ce type de rencontre aurait pu être constructif pour la suite.
Mais perdre un match en n’ayant rien proposé offensivement, en tout cas sans avoir appuyé sur les occasions de le faire, et en ayant encaissé deux buts du fait d’erreurs défensives multiples, cela ne sert strictement à rien.
La clé du match du FC Metz : Comment utiliser le ballon à la récupération ?
Evidemment, on ne s’attendait pas à ce que Lazlo Bölöni vienne à Lyon avec un 4-2-4 ultra-offensif dans sa besace !
Le coach proposait un 4-1-4-1 avec un bloc bien bas pour laisser la possession à un adversaire de Ligue 1 logiquement favori.
Les chiffres Lyonnais viennent confirmer cette stratégie : 66% de possession, presque 600 passes soit deux fois plus que les Messins.
A partir de ce moment, les Messins devaient se tenir à deux choses pour espérer se qualifier :
- Être très rigoureux défensivement, garder un bloc compact et aller au combat de la première à la dernière seconde.
- Bien utiliser le ballon à la récupération pour s’approcher du but de Lopez.
Nous allons rapidement passer le premier point car les deux buts encaissés sont le fait d’erreurs défensives basiques et inexcusables à ce niveau :
- 1-0 : Perte de balle, aucun contre-pressing, enrhumage de Traoré sur l’appel-contre appel fait au ralenti par Dembélé, suivi de son contrôle raté transformé en passe décisive pour Barcola battant Oukidja ayant la mauvaise idée de ne pas fermer son petit côté.
- 2-1 : Une faute de marquage sur des Lyonnais complètement seuls à 10 mètres du but Messin sur un… corner à la 77ème
Offensivement, la clé du match messin était donc l’utilisation du ballon après la récupération, forcément basse, du ballon.
Dès le début du match, on a pu observer que cela s’annonçait compliqué.
Chaque récupération se faisait dans les 30 mètres messins, et on assistait à des pertes de balles quasi instantanées.
En effet, la première relance recherchait directement l’avant-centre Mikautadze logiquement esseulé tant ses dix coéquipiers défendaient loin de lui.
De ce fait, le Géorgien ne réussissait pas à conserver le ballon et laisser le temps à ses collègues de venir le soutenir.
Prenons un moment pour souligner le match de Mikautadze qui, a passé son temps à tout faire sauf son travail d’avant-centre.
En effet, on a assisté, de sa part, à un trop grand nombre d’appels sur les côtés, dans le milieu de terrain.
Il a fait le travail qu’auraient dû faire ses ailiers, ses milieux relayeurs, tout en ne faisant pas son job d’avant-centre soit assurer une présence dans la surface adverse, mettre la pression sur une défense centrale qui ne sentait pas la sérénité.
On peut voir le match du Géorgien de deux façons :
- Faire partie de la Team qui dira que « lui au moins, il fait des efforts, qu’il a fait ce qu’il a pu »
- Faire partie de la Team que brasser du vent, que ce soit une brise légère ou une tornade, cela reste brasser du vent et ça ne sert à rien
On aurait préféré que son match serve à quelque chose car 6 tirs dont 1 cadré (l’égalisation d’une frappe de 30 mètres), c’est insuffisant.
On pourrait comparer le match de Mikautadze à celui de l’avant-centre lyonnais Dembélé qui, lui, n’a pas flambé, mais aura eu le mérite d’appuyer sur la charnière centrale messine en passant son match dans sa zone.
Un travail peu glamour, mais qui, au final, aura permis l’ouverture du score sur lequel Mikautadze ferait bien de s’inspirer si il veut se faire repérer par des clubs plus forts.
On constate que les temps forts messins, les opportunités de terminer des actions, ont eu un dénominateur commun : le dépassement de fonction, la projection d’un joueur Arthur Atta.
Une prise de responsabilité d’un joueur de 19 ans est aussi un marqueur d’un manque d’ambition des joueurs « expérimentés », des supposés leaders du FC Metz.
A partir du moment ou Atta s’est projeté offensivement, entre les lignes adverses, on a observé des décalages dans le bloc lyonnais.
Aussi, la possibilité pour ses coéquipiers de monter d’un cran et de participer offensivement aux attaques.
Pratiquement à chaque fois, sur ce type d’action, le FC Metz a créé une opportunité : Coup de pied arrêté, possibilité de dernière passe…
Il est regrettable que les Messins n’aient pas appuyé sur ce type de possibilité offensives, quitte à perdre ce match autrement que par des erreurs défensives.
OL : Les Lyonnais peuvent remercier leur rigueur défensive contrastant avec des attaquants décevants.
Notre Lolo White national peu connu pour ses prises d’initiatives pendant un match, avait sûrement préparé son match comme il fallait.
Il proposait une formation en 4-2-3-1.
On observait immédiatement le rôle clé donné à Cherki qui avait pour mission de servir de relais, de déclencher le jeu offensif Lyonnais.
Si la menace Cherki avait été identifiée par le staff messin, qui l’a relativement muselé en lui collant une sentinelle quasi automatiquement, le Lyonnais n’a pas mis ce qu’il fallait pour faire la différence.
Il a affiché le mauvais côté d’un joueur au profil technique en tentant des gestes inutiles et peu efficaces, en jouant à 5 touches de balle minimum, etc.
De ce fait, le joueur clé du système lyonnais devenait Maxence Caqueret qui se projetait automatiquement afin de se rendre libre, de créer des décalages permettant de bouger le bloc messin.
Avec plus ou moins de succès… car les Lyonnais ont rarement mis les changements de rythme nécessaires dans leurs attaques placées.
Malgré cela, l’OL gagnera ce match en assurant un service offensif minimum équilibré par un job défensif rigoureux.
Si le côté droit de la défense de Lyon semblait le point faible, sur lequel le FC Metz n’a pas semblé intéressé par le fait d’appuyer dessus, on a pu voir la charnière centrale lyonnaise tuer dans l’œuf un grand nombre de contres adverses, gagner ses duels.
Une défense très jeune accompagnée par Damien Da Silva, 35 ans, sur le papier, pas meilleure que celle du FC Metz.
Mais, hier, on a pu constater que la différence entre des joueurs de Ligue 1 et de Ligue 2, vient d’autres facteurs que le talent : la rigueur, le sérieux, la concentration.